Le poète Admin
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| Sujet: Décès suspects à Paris de deux bébés prématurés Dim 4 Sep - 12:50 | |
| Décès suspects à Paris de deux bébés prématurésHôpitaux de Paris. La distribution de lait maternel issu du lactarium d'Ile-de-France abrité par l'hôpital Necker a été suspendue après le décès de deux bébés prématurés contaminés par une bactérie.TROIS INTOXICATIONS, deux décès de prématurés et un mois de silence. L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a attendu hier pour révéler que, depuis le 6 août dernier, trois bébés, tous grands prématurés (moins de 1 kg), ont été intoxiqués dans deux de ses services de néonatologie. Selon nos informations, il s'agit de ceux des hôpitaux de Port-Royal, à Paris, et Antoine-Béclère à Clamart (Hauts-de-Seine).Deux nouveau-nés y sont décédés, indique le communiqué de l'AP-HP, le troisième « se porte bien ». Les premières analyses ont mis en cause une bactérie extrêmement répandue dans l'air et le sol, le Bacillus cereus (lire ci-dessous). Les trois nourrissons infectés avaient en commun d'être alimentés par du lait maternel provenant d'un même lot issu du lactarium hébergé à l'hôpital Necker dont la distribution a été suspendue « par précaution ». Ce lactarium, qui distribue environ 700 litres de lait maternel par mois, alimente une trentaine de services de néonatalité, à Paris mais aussi en province. « Il n'est pas possible d'affirmer que ce lait est à l'origine des contaminations, mais il n'est pas non plus possible de l'exclure à ce stade », a indiqué l'AP-HP.Pou rtant, les contrôles microbiologiques effectués sur les poches de lait de Necker, y compris celles administrées aux trois bébés, se sont, à ce jour, révélés négatifs. Le germe n'avait pas non plus été détecté lors des contrôles préalables à la mise à disposition des poches. A priori, le lait paraît donc hors de cause. De plus, à ce stade, poursuit l'AP-HP, on ne peut pas « dire si c'est l'infection qui est à l'origine de l'aggravation de leur état ». Un drame précédent à Chambery en 2013 Reste une question : alors que les protocoles sanitaires protégeant les grands prématurés sont très contraignants et créent de véritables barrières contre les risques d'infection, comment cette bactérie a-t-elle pu se retrouver dans l'organisme de ces bébés surprotégés ? Des analyses sont en cours pour déterminer si la souche du Bacillus cereus retrouvée chez les trois bébés est identique. Les résultats devraient être connus « au plus tard en fin de semaine prochaine », répond l'AP-HP.Ce drame n'est pas sans rappeler celui de Chambéry (Savoie) où, en décembre 2013, trois bébés sont décédés. L'analyse des poches de nutrition avait démontré la présence d'une bactérie d'un nouveau genre.En attendant les résultats des enquêtes qui vont être menées, des mesures ont d'ores et déjà été prises pour permettre aux grands prématurés d'Ile-de-France de continuer à recevoir du lait maternel. Pour pallier la suspension conservatoire du lactarium de Necker, d'autres banques de lait ont été sollicitées, principalement celui de Marmande (Lot-et-Garonne), le plus grand lactarium de France. Et, dès hier, le professeur Jarreau, chef du service de néonatologie de Port-Royal, lançait un appel aux dons de lait maternel. Ce que l'on sait de la bactérie mise en causeLe Bacillus cereus qui a contaminé trois nouveau-nés à Paris est très fréquent. On le trouve par exemple dans la poussière ou dans des aliments comme le riz cuit. En général, ce germe ne provoque pas plus qu'une nausée ou une diarrhée pendant vingt-quatre heures. Sauf pour les personnes aux systèmes immunitaires les plus fragiles, ce qui est le cas des grands prématurés. « Cette bactérie résiste bien à la chaleur et donc à la pasteurisation », explique Jean-Charles Picaud, chef du service néonatalogie à l'hôpital de la Croix-Rousse à Lyon et président de l'Association des lactariums de France (ADLF). Mais elle ne passe pas entre les mailles des tests microbiologiques. « En France, 15 % du lait collecté est jeté parce qu'il n'est pas assez sûr. Cette bactérie compte pour 1 à 2 % des déchets », continue Jean-Charles Picaud. De plus, si des bébés prématurés ont déjà été infectés par le Bacillus cereus, « l'infection a toujours été véhiculée par l'air. La littérature scientifique ne parle jamais de contamination par le lait ». Pour savoir si le lait est en cause, « il faudra attendre deux ou trois jours que les contrôles microbiologiques déterminent, en quelque sorte, l'empreinte digitale de la bactérie, explique Jean-Charles Picaud. Pour voir s'il s'agit de la même souche » dans les trois cas. | |
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